Extrait du premier site internet de la commune
L’époque préhistorique à Landeleau Landeleau fut habité dès le deuxième millénaire avant JC. Plusieurs découvertes préhistoriques en font foi. La plus importante est celle du camp fortifié de Penfoul et son cimetière utilisé par des populations préceltiques, puis par les Celtes, à partir du IVe siècle avant JC: ces deux groupes humains ayant donné le peuple des Osismes qui continua à vivre suivant ses traditions pendant l’occupation romaine, sans avoir été vraiment romanisé. Dispersés en petites communautés rurales, ils cultivaient des céréales et élevaient du bétail.

La carte ci-contre (à droite) montre que le territoire fut déjà bien occupé depuis les âges de la pierre. Bien sûr, il ne s’agissait alors que de petits groupes d’habitants, ne dépassant guère quelques dizaines d’individus puisqu’on estime la population de l’âge du fer dans la péninsule à environ 200000 personnes, ce qui fait 3 à 10/Km2, avec des zones souvent complètement vides. La chronologie ci-jointe montre par ailleurs où se placent dans le temps les découvertes de Landeleau par rapport à la préhistoire en général, avec quelques références à la Bretagne à partir du IVe millénaire. L’époque précédente (le Paléolithique ou ère de la pierre taillée) n’a pas laissé de traces dans la commune, ou du moins aucune découverte de cette époque n’a été faite jusqu’à présent.
Extrait du livre  ~~ o ~~  L’âge de pierre Les vestiges les plus anciens concernent le Néolithique (âge de la pierre polie) c’est à dire la période allant du IVe au lIe millénaire avant JC : ainsi cette hache polie en dolérite, roche volcanique à grains fins, trouvée à Park Misteric en Menez Banal et qui provient sans doute des ateliers de Plussulien en Côtes-du-Nord, ce qui nous montre les relations qui existaient entre ces populations dispersées vivant de cueillette, de chasse et de pêche. A la fin de cette ère, lorsque déjà apparaissent des objets en cuivre et en bronze, elles inhumaient leurs morts sous de petits tumulus recouvrant des tombes en bois ou en pierre. Ainsi, sur le terroir de Menez Banal, plusieurs coffres en schiste ont été mis à jour, comme celui de Park Ar Voger, non loin d’une structure en U, sorte d’enceinte composée de talus épais et très anciens, faisant penser à un enclos préhistorique, malheureusement disparu par suite des remembrements. De la même période (celle du cuivre, entre 2000 et 1500 ans av. JC) semblent être le tumulus de Kerbizien dans la parcelle de Park an Groas, les deux coffres trouvés à 100 m au nord de Kervoen, et les quatre autres signalés en 1914 à Lannach près de la chapelle ND disparue depuis, dans un champ dit «Park Bras an Traon».
Dans l’une de ces tombes fut découvert un disque en schiste grand comme une pièce de monnaie, orné de rayures évoquant un symbole solaire.

Diverses découvertes

Enfin, sans doute un peu plus récents, les trois tumulus de Ti Roue au nord de la commune où furent trouvés en 1888 un vase à deux anses et une petite pointe de flèche en silex rouge, typique de la période du bronze ancien.
De ce même âge semblent être la hache de bronze à 15 % d’étain du Park Misteric et le dolmen dit de St Theleau isolé dans un grand champ remembré non loin de Lanloch, daté, grâce aux cupules visibles sur la dalle de couverture, du début de l’âge du bronze, mais le site fut utilisé sans doute depuis beaucoup plus longtemps puisqu’un grattoir de pierre polie fut découvert en 1935 près du dolmen.


Un site fortifié. La nécropole de Penfoul.
Depuis les fouilles de 1980 au village de Penfoul, nous avons plus de détails concernant les populations armoricaines préceltiques et celtiques qui toutes ont contribué aux origines de la population actuelle. Ces habitants de la fin de l’âge du bronze et de l’âge du fer se consacraient surtout à l’élevage des moutons, des porcs semi-sauvages, des petits chevaux et de quelques bœufs domestiqués. Ils pratiquaient aussi la culture de céréales sur brûlis et leurs défrichements semblent avoir été importants. Leurs campements étaient légers: des cabanes sommaires en bois avec parfois une assise en pierres. Ils s’habillaient de laine et de cuir et pratiquaient la métallurgie du cuivre et du bronze grâce aux ressources du sous-sol. Sans doute l’insécurité était fréquente et prévoyaient-ils quelques sites protégés. Les fouilles de Penfoul en ont mis un à jour : un camp fortifié sur une butte naturelle de 1m de haut sur 15m de diamètre seulement, mais suffisante pour qu’on puisse découvrir de son sommet tout le paysage des Monts d’Arrée aux Montagnes Noires et y établir un poste de surveillance. Ce site comportait outre un fossé principal extérieur, un talus médian et un fossé intérieur.
Autour du fossé principal étaient construites des habitations dont on a retrouvé des éléments en bois correspondant aux clayonnages d’une hutte. Leurs occupants pouvaient ainsi se réfugier à l’intérieur de l’enceinte en cas de danger. Des charbons de bois trouvés au bord du fossé ont permis de dater ce site de la période s’étendant entre 800 et 400 av. JC, c’est à dire du bronze final au 2e âge du fer.

Coupe schématique du camp fortifié de Penfoul. A 80 m de cet habitat était le cimetière utilisé par les mêmes populations mais aussi par leurs descendants auxquels se joignirent progressivement à partir du IVe ou IIIe siècle des Celtes venus de l’Est, sans doute par petits groupes qui s’infiltrèrent, se mélangèrent progressivement aux anciens occupants.
Le sous-sol de la nécropole est schisteux avec des intrusions de quartz. Le site a du servir d’abord à une fonderie de cuivre et de bronze s’il faut en croire la découverte d’un lingot de cuivre pesant 3 kg, de 165 mm de diamètre, dans le village de Penfoul. Le cimetière utilisé pendant plusieurs centaines d’années, de la période du bronze final à la conquête romaine, présente l’aspect d’un tumulus formé par l’accumulation de vases en largeur, en profondeur et en hauteur.
Les urnes avaient été mises les unes au dessus des autres, celles du fond le plus souvent écrasées et celles du dessus abîmées par les socs des charrues au cours de notre ère. Ces populations pratiquaient en effet systématiquement l’incinération: on a retrouvé des fosses au sol brûlé, là où étaient les bûchers. Il ne s’agit pas de sépultures riches mais bien de tombes modestes au matériel funéraire pauvre. Parmi cellesci, des formes inconnues jusqu’alors ont été mises à jour : plusieurs fosses collectives de même qu’un coffre de 80 cm x 45 x 30 avec de nombreux débris plus ou moins calcinés se révélant être des squelettes d’enfants; rien d’étonnant en cette époque où la mortalité infantile était considérable.
Pour ceux qui en avaient les moyens, et pour les adultes, au milieu de massifs de pierres à rôle rituel, les cendres étaient déposées dans des urnes dont le nombre présente une série céramique exceptionnelle, allant du bronze final à la fin de l’âge du fer et peut-être au delà. L’une des plus belles « l’urne à la marguerite » avec son fond bombé, son allure galbée, sa surface noire et lustrée, comporte une cupule centrale entourée de neuf petites cupules. Enfin, de toutes ces cendres, on a pu extraire des fragments de bracelets en bronze, des anneaux de fer ; des boutons de bronze plombeux ; des éléments de fibules en fer (ressorts de broche à dix spires) manifestement celtiques et même l’ébauche d’une statue: une tête humaine dans un bloc de quartz.
Pour compléter le tout, il est fort probable que le site était surmonté d’une stèle en granit comme ce fut le cas en d’autres cimetières protohistoriques : ce «menhir indicateur» a été retrouvé dans un fossé non loin du tumulus et redressé depuis près de la ferme de Penfoul.


 ~~ o ~~  Les Osismes.
Ces objets, ces urnes sont pour Landeleau les précieux restes de la «civitas des Osismes» c’est à dire de l’ensemble des tribus qui occupaient avant la conquête romaine la partie la plus occidentale de l’Armorique. Ses habitants avaient pour ancêtres à la fois les populations préceltiques et les Celtes qui avaient peu à peu colonisé le pays. Leur civilisation étant plus avancée que celle des autochtones, ils avaient imposé leurs coutumes et leur langage. Le parler précédent nous est inconnu en effet bien qu’ayant subsisté dans la toponymie : certains noms de lieux sont préceltiques et le nom « Osisme » le serait aussi. Les nouveaux venus étaient agriculteurs et ont peut-être été les premiers à construire les champs rectangulaires enclos de talus pour la culture des céréales et l’élevage du bétail. Ils étaient aussi artisans, travaillant les métaux et particulièrement le fer. Ils avaient réussi à établir entre les tribus une certaine unité politique attestée par l’existence de belles monnaies de plusieurs types.
Les fouilles à Landeleau Dans le sous-sol de Landeleau n’ont pas été jusqu’a ce jour trouvé de pièces de ce genre: pas d’objets précieux comme les Celtes en ont laissé sur leur passage dans toute l’Europe; pas d’armes ciselées appartenant à des chefs de guerre; pas de poteries très riches comme en d’autres sites armoricains; mais les témoignages émouvants d’une population rurale laborieuse où le fonds préceltique était encore très important.

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Une empreinte romaine superficielle ? Nous sommes donc réduits à ne trouver que des «traces» légères de la période gallo-romaine: ainsi cette enceinte quadrangulaire de 80m de côté en talus de terre doublés de fossés autour de ce qui fut Castel Grannec, qui fait penser à la forme et aux proportions d’un camp romain. Même si la présence de quatre tourelles aux quatre coins (attestées par le chanoine Moreau au début du XVIIe siècle fait plutôt penser à une construction médiévale, celle-ci semble s’être inspirée d’une construction plus ancienne.

Castel Grannec
On pourrait s’attendre à ce que le territoire de Landeleau, proche du centre de Vorgium (Carhaix) ait été plus que d’autres romanisé. Il semble bien qu’il n’en fut rien. On constate en effet qu’il fait partie d’une des régions les plus pauvres en vestiges gallo-romains, et l’une des moins peuplées aux premiers siècles après JC. Sans doute les occupants étaient-ils dispersés en petites et moyennes exploitations, leur habitat étant resté aussi rudimentaire qu’aux siècles précédents : très difficile donc d’en retrouver les traces d’autant plus que ces tenanciers étaient déjà installés aux emplacements des villages actuels occupés successivement depuis, rendant toute fouille pratiquement impossible. Sans doute aussi les belles « villae » en maçonnerie et toits de tuiles furent-elles rares, les riches colons préférant habiter la ville : cette dernière, Vorgium, semble bien avoir été un chef lieu artificiel presqu’entièrement créé par les nouveaux maîtres au centre de cette vaste «civitas des Osismes» pour fédérer plus étroitement des «pagi», subdivisions territoriales restées presque autonomes à l’époque gauloise.


 ~~ o ~~  Les Invasions barbares
Les migrations en Europe occidentale du IIIe au VIIe siècles:

I: Invasions barbares (dont les Francs et les Anglo-Saxons)
aux IIIe, IVe, Ve siècles.

Il : Poussées des Scots et des Pictes celtes vers le Pays de
Galles aux IVe et Ve siècles.

III : Poussée Anglo-Saxonne vers le Pays de Galles et la
Cornwall aux VIe et VIIe siècles.

IV: Immigration Bretonne vers l’Armorique du IIIe au VIIe
siècle.

 ~~ o ~~  Les origines de la paroisse
Après les invasions, la fondation d’un ermitage par St Thélo Au IIIe siècle commencèrent les invasions barbares qui allaient provoquer l’effondrement de l’Empire romain.
Aux attaques extérieures s’ajoutèrent des désordres tels que les révoltes de paysans gaulois contre le pouvoir politique, entraînant la décadence des villes comme celle de Vorgium, le recul économique et un déclin démographique grave attestés par les recherches archéologiques. C’est alors que commença la lente immigration des Bretons d’Outre-Manche, qui allait se maintenir jusqu’au VIIe siècle. La mer n’avait jamais été une frontière mais plutôt un lien entre Grande Bretagne et Armorique. L’administration romaine elle même avait fait venir des soldats bretons en Gaule pour la défense de l’Empire contre les «barbares» venus de l’Est.
Sans doute avait-elle même favorisé l’arrivée des émigrés pour repeupler l’Armorique. Ceux-ci venus du Pays de Galles ou d’Irlande quittaient leur île pour des raisons économiques, sociales ou politiques: ainsi les pressions qu’ils avaient subies de la part des Pictes et des Scots, envahisseurs Celtes venus du nord aux IVe et Ve siècles : ou celles des Angles et des Saxons, peuples germaniques déjà installés à l’est de la Grande-Bretagne et qui s’infiltrèrent vers le sud aux VIe et VIIe siècle. Rien d’étonnant à ce que l’Armorique ait été pour les immigrants une terre de prédilection: ses habitants, celtes aussi, les Osismes, les Coriosolites et les Vénètes, tout en ayant été soumis à l’influence romaine pendant au moins trois siècles, avaient gardé leur langue et leurs coutumes proches de celles des nouveaux venus.
Un ermitage celte.
Landeleau a une origine religieuse : le mot celte «lan» signifie «lieu consacré à un saint», «ermitage». Cette forme d’établissement fréquente en Pays de Galles a succédé de peu, dans le temps, aux paroisses proprement dites, les «plous». Au terme «lan» est adjoint le nom d’un saint que l’on considère comme le fondateur de l’ermitage.

 ~~ o ~~  Vie et Légende de Saint-Thélo
Saint-Théleau
Saint Théleau est l’un des nombreux saints celtes jamais reconnus officiellement par Rome, moines itinérants venus du Pays de Galles ou d’Irlande. En ces religieux, on peut voir aussi des chefs de clans issus des grandes familles bretonnes émigrées en Armorique. Les récits de leurs «vies» écrits dans les abbayes entre le VIIe et le XIIIe siècle comptent parmi les rares documents que nous possédons pour essayer de comprendre cette période obscure entre les invasions barbares et l’époque féodale. Là se mêlent étroitement l’histoire et la légende : deux «vies» de Saint Théleau nous sont parvenues.
Une écrite en latin au XIIe siècle -.c’est le «livre de Liandaf», l’un des quatre principaux évêchés du Pays de Galles, actuellement dans la banlieue de Cardiff.
Une autre écrite en français au début du XIVe siècle (et traduite du latin).

Vie de Saint Théleau.
En voici un résumé : St Théleau (orthographié aussi Telo Theliau, Thelyan, latinisé en Telianus) aurait vécu au VIe siècle ; appartenant à une grande famille galloise, il aurait dirigé un monastère et même l’évêché de Liandaf. Au retour d’un voyage à Jérusalem, il aurait quitté le Pays de Galles avec les siens, chassés par la peste, pour rejoindre St Samson, son ami d’enfance, à Dol, puis son beau-frère Budic en Cornouaille. C’est ainsi qu’il vint sur les bords de l’Aulne. Son existence est attestée par la toponymie: vingt cinq lieux portent son nom en Galles et huit en Bretagne entre Dol et la Cornouaille. Il serait resté là sept ans et sept mois avant de repartir en son pays d’origine où il mourut entre 560 et 580.

La légende.
Le récit précédent, très vraisemblable, atteste l’existence du personnage historique mais il est accompagné dans les deux textes de nombreuses histoires allégoriques et de la description de miracles.



Histoire récente



U.S. Landeleau, Football
1943-2003: Les 60 ans du club
Historique du club

La première ébauche des statuts date du 10 juin 1941. Louis Quelfennec était désigné président, monsieur Guichoux, vice-Président, messieurs Guillaume Hourmant, maire de l’époque, et François Barazer, présidents d’honneur. Finalement, la notification d’agrément au ministère de la Jeunesse et des Sports date du 7 septembre 1943 et la déclaration de la constitution officielle à la sous-préfecture remonte au 18 septembre 1943. Mais à peine né, le club se mettait en sommeil en cette période de conflit.
L’inscription au répertoire départemental des associations déclarées date du 19 avril 1944 selon un document de la préfecture du Finistère. Le 25 février 1947, la modification du bureau est enregistrée à la sous-préfecture, Francis LE MOAL, directeur de l’école publique devenait président de l’association,
qu’il prenait en main avec quelques chevronnés, dont François Rivoal (secrétaire) et François Le Gall (trésorier). La première parution au journal officiel date du 9 mars 1947, sous le nom d’Union Sportive Landeleausienne dont le but est la pratique des sports et notamment le football, le basket et l’athlétisme.
Son siège se trouve à l’école publique de Landeleau.

Yves Menthéour et François Hourman faisaient partie de la formation qui a effectué le premier match en compétition officielle à Leuhan, vraisemblablement en 1953. Francis Le Moal a assuré la présidence jusqu’en 1955 après avoir baptisé les joueurs landeleausiens de « Marcassins », en hommage aux « sangliers » d’Huelgoat où il jouait préalablement. Sans nul doute, son influence d’instituteur a donné l’amour du football à plusieurs générations d’écoliers. Un autre instituteur, M. Gautier, lui succédait de 1955 à 1957, avant que François Rivoal (directeur du collège) ne démarre un mandat de dix-sept ans jusqu’en 1974.

Roger Le Fell a assuré la succession pendant vingt-quatre ans jusqu’en 1998. Quatre équipes seniors étaient alignées dans les premières années de sa présidence. En 1976, l’équipe A accède à la Promotion de 1ère Division et en 1982 en 1ère Division. L’équipe fanion refera l’ascenseur une nouvelle fois avant de monter en Ligue pour la première fois de son histoire en 1994, elle restera six ans en Promotion d’Honneur. L’équipe B a fait également l’ascenseur plusieurs fois entre la 2ème division et la Promotion de 1ère division et est même montée en 1ère division en 1999. Le club compte à ce jour trois équipes seniors pour un effectif de cinquante licenciés seniors et vétérans, quarante jeunes et trente-deux dirigeants.

 
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 Roger Le Fell à l’U.S. Landeleau
L’emblématique Roger Le Fell
C’est en 1958, dès qu’il pose ses valises à Landeleau où son épouse ouvre un restaurant au bourg,
que Roger s’implique dans le club de football local. François Rivoal, le Président de l’U.S. Landeleau et directeur du collège fait appel à lui pour l’aider à la formation des équipes. Roger se prend alors au jeu et devient un dirigeant très actif, toujours prêt à rendre service. Tout naturellement il est sollicité en 1974 pour remplacer son recruteur à la présidence de l’association. Il y reste pendant vingt-quatre ans, bien épaulé par Lisette, son épouse. Le club alignait jusqu’à quatre équipes seniors engagées en championnat dans les premières années de sa présidence. En 1994, L’équipe A accédait pour la première fois de son histoire à la ligue de Bretagne avec la montée en Promotion d’Honneur, une véritable performance pour une commune de 1.000 habitants où le travail de longue haleine a fini par porter ses fruits.

Les qualités de pédagogue de Roger et son sens du relationnel en font un personnage apprécié de tous.
Il préside la coupe du Poher en solidarité aux joueurs blessés pendant dix ans de 1984 à 1994.
Dans les années 1980, Roger était également membre de la commission de discipline du District 29 sud.

En 1998, il cède la présidence de l’association. Depuis, il reste un dirigeant moteur. En effet il accompagne toujours les équipes, il s’occupe des ballons et des pharmacies du club et il fait également partie de la commission sponsoring.

De sa sage expérience, il sait faire profiter habilement ceux qui veulent bien l’écouter.
A soixante-treize ans et depuis quarante-cinq ans, Roger a toujours su rester humble avec en fil conducteur la défense des valeurs du football par le respect de tous. C’est un rassembleur qui prône en priorité la convivialité au sein de son association, fédératrice de résultats sportifs à ce niveau.

C’est donc en toute logique que le Conseil Général lui a décerné le trophée de l’esprit sportif, destiné à récompenser toute personne ayant eu une attitude exemplaire sur le plan du comportement sportif et de son éthique, le vendredi 12 décembre 2003 à Quimper.
 
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 Landeleau et la Résistance, 1943-1944
Voici retracés en quelques lignes, 59 ans après, les événements qui se sont déroulés à Landeleau sous l’occupation allemande.
Pour avoir vécu et participé activement à ces faits marquants, je pense qu’il est bon par devoir de mémoire, pour les jeunes et les amis de rappeler ces faits historiques…j’allais avoir 20 ans.
 
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La chute des avions
le 13 février 1943,
vers 20h30, par un clair de lune glacial, dans un grand bruit, un avion en feu survole le bourg de Landeleau à basse altitude et s’écrase à environ quatre kms du côté de
Leign-ar-Ménez. Courant aussi vite que possible, j’arrive sur les lieux et constate que l’avion s’est cassé en deux, une partie de chaque côté de la route allant de Landeleau à Kergloff au lieu-dit Ty-ar-Nevez.
J’étais sur la route quand un cultivateur, M. Baraër de la ferme de Kerscaven, m’apprend qu’il a vu et entendu quelque chose dans le champ voisin à côté d’un morceau de l’avion.
A ma stupéfaction, il y a, gisant au sol, un aviateur avec son parachute accroché à la queue de l’appareil.
Sans hésiter, nous le transportons dans la maison voisine où il décède dans la nuit.
Marie-Jeanne Berthélémé, me connaissant bien, n’avait fait aucune difficulté pour le recueillir.
C’était le mitrailleur de queue (la mauvaise place dans l’avion). Il avait 20 ans et s’appelait Bill Freeman, il fut enterré au cimetière de Carhaix où il repose toujours.
J’ai eu le plaisir de rencontrer sa sœur et son beau-frère qui se sont recueillis sur sa tombe en 1995, après avoir vu le point de chute et la maison où il décéda.
L’avion était un bombardier quadrimoteur « Halifax » de la Royal Canadian Air Force et avait été abattu alors qu’il revenait de bombarder Lorient. Entre-temps, deux autres aviateurs étaient récupérés autour de Pont-Triffen par Yves Suignard et Marie-Jeanne Moal qui rentraient de la gare. Il y avait sept membres d’équipage au total.
une partie du bombardier Halifax de la Royal Canadian Air Force, tombé à Ti-ar-Nevez

Le lendemain matin, dimanche 14, renseigné sur la présence d’un aviateur à Kervoën par
Louis Gouez, accompagné de Lambert Lescoat, nous arrivons rapidement au village.
L’aviateur nous attendait sur le seuil de la maison de Job Bernard, il logea aussi chez Le Coënt.
Vite habillé en civil, un bâton en guise de canne, en route à travers champs, après une halte à la carrière Scouarnec, car il souffrait d’une cheville, nous le cachons au bois du Comte, près du bourg. A midi je lui apportais un casse-croûte et je lui faisais comprendre de ne pas bouger de la journée. A la nuit tombée, il rejoindra les deux autres à la maison dite de François Guillou sur la route de Pont-ar-Stang.
Trois autres étaient tombés à Spézet. Quatre ont regagné l’Angleterre par le réseau Pat O’Leary qui sera décimé par les Allemands peu après, suite à dénonciation, et un autre aviateur est fait prisonnier en Suisse.

le 17 mai 1943, une forteresse volante américaine B17 s’écrasait sur Kerampres entre Landeleau et Plonévez-du-Faou. Il était environ 12h30, il faisait chaud. Je file vers le point de chute par des raccourcis. En revenant sur la route, je tombe nez à nez avec un aviateur qui roulait à vélo vers le bourg (vélo qu’il avait arraché des mains de Marie-Anne Lagadec qui était venue sur les lieux de la chute).
Je le camouflais au Cleuziou chez Job Roignant. Dans la soirée, il sera conduit au bourg.
Pour information, il y avait deux morts dans l’avion, trois aviateurs furent faits prisonniers à Châteauneuf-du-Faou.
Six membres de l’équipage furent sauvés et hébergés au bourg, trois chez Pierre Puillandre (tabac devant l’église) et trois chez François Guichoux (tailleur qui mourût en déportation).
Ils regagneront Carhaix dans un camion sous des fagots à la barbe des Allemands toujours par le réseau « shelburn » de Plouha en vue d’une évacuation par mer. Finalement, certains partiront par l’Espagne.

Quelques documents, dont la copie de certains originaux, et des lettres échangées avec Louis Haltom, le pilote de l’avion « Boot Hill », ont permis de savoir qu’elle était la mission de l’avion tombé à Landeleau ce jour là, et de connaître l’histoire de son équipage, après sa chute juste entre les communes de Plonévez du Faou et de Landeleau.
Et c’est ainsi que Landeleau entra dans la résistance, avec, au départ, une équipe de six copains.

En 1998, invité à Washington par l’Association des Aviateurs Rescapés (AFEES), j’ai revu deux aviateurs qui étaient passés par Landeleau.

Quelques uns des membres de l’équipage du Boot Hill

de G à D: Roy Martin, Louis Haltom, Glenn Wells, Rob McGuinnis et William Martin

 
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L’HISTOIRE DU MAQUIS à LANDELEAU

Après l’épisode des avions, les Allemands procédèrent à plusieurs arrestations à Carhaix et à Landeleau et il fallait souvent se cacher. (J’avais trois points de chute). Le réseau PAT O LEARY est démantelé par les Allemands suite à une dénonciation, et on arrive à la création du maquis, c’est la compagnie « SURCOUF » formée par 60 jeunes de Landeleau et des environs.
Mon père, Jacques Blanchard, est à l’époque responsable de la Résistance à Landeleau.
De nombreuses réunions se tenaient à la maison avec des responsables de Carhaix et de Châteauneuf. Je n’avais pas le droit d’assister à certaines réunions. Le chef de la brigade de gendarmerie de Châteauneuf-du-Faou était responsable de l’administration des maquis.
Il fallait que chaque volontaire choisisse un pseudonyme commençant par la première lettre de son nom (pour moi « Bugeaud »).
La compagnie Surcouf était rattachée au Bataillon Normandie de Châteauneuf-du-Faou, j’étais alors désigné agent de liaison entre les maquis de Spézet, de Châteauneuf-du-Faou et de Saint-Thois. Je me souviens que tous les noms étaient cachés dans une vieille paire de chaussures au fond de l’atelier.
Un premier parachutage a lieu dans la nuit du 11 au 12 mai 1944 auprès de Pénity-Saint-Laurent à la Montagne. Mais le dimanche 14 mai, les Allemands encerclent le secteur, arrêtent un résistant de Carhaix et ramassent les armes, agissant toujours sur dénonciation. Un traître s’était glissé dans le groupe de Carhaix. Ce n’était que partie remise.
Un second parachutage a lieu le 17 juillet 1944, aux environs de Kerbellec, annoncé par le message personnel de la radio de Londres : « La lune brille sur le dolmen – répété trois fois », message secret que j’ai entendu chez Albert Bex à Pont-Triffen. Il n’y avait plus de postes radio au bourg, tous ayant été ramassés par les Allemands.
Environ cinq tonnes d’armes tombèrent du ciel ainsi que trois officiers de la France Libre,
trois Bretons nom de code : « Egalité, Equation et Equivalence », en réalité : Bernard, Bossard et Siche. C’était une équipe « JEDBURGH » parachutée pour nous former.
Le maquis s’installe d’abord dans le bois de Coat-Bihan. On campe sous les parachutes, la cuisine s’installe dans le village, un groupe est chargé de la garde du village et des pluches…
Puis c’est l’organisation de nombreuses patrouilles pour ne pas se faire encercler par les Allemands.

 

 
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La Libération
L’ordre d’attaquer arrive le 3 août par la diffusion du message « le chapeau de Napoléon est-il toujours à Perros-Guirec ? »
Puis vinrent les embuscades le long de la route de Carhaix à Châteauneuf-du-Faou et Pleyben dont la tragédie de Pont-ar-Stang.
Une de nos embuscades permit de prendre six motos aux Allemands et de faire un prisonnier.
Landeleau est libéré le 5 août 1944 par la 6ème division de l’armée américaine de Patton dont je possède le journal de marche depuis leur débarquement à UTAH BEACH en Normandie jusqu’à Brest, en passant par Landeleau à l’aller et au retour, pour continuer jusqu’à Metz.
Ce jour avait lieu au bourg les obsèques des victimes du Cloître. Trois avions américains, sans doute trompés par la foule, firent deux passages en mitraillant la colonne américaine et la foule.
C’est un miracle de ne pas avoir dénombré de victimes.
Jean Marin, porte-parole de la France Libre à Londres, de passage à Landeleau, s’arrêta boire un verre de cidre à la maison avec mon père.

Après Châteauneuf-du-Faou, Pleyben, Châteaulin, la compagnie participe au bouclage de la presqu’île de Crozon, d’abord du côté de Dinéault puis entre Telgruc et Tal-ar-Groas,
jusqu’au 20 septembre, date de la reddition des Allemands qui refusaient de se rendre aux « terroristes » (nom donné aux Résistants par les Allemands). La compagnie se replia à Saint-Nic pour laisser les Allemands se rendre aux Américains.
La dissolution du maquis est faite à Châteaulin fin septembre. La majorité des membres de la compagnie Surcouf signèrent un engagement pour la durée de la guerre et partirent sur le front de Lorient jusqu’au 08 mai 1945.
Ayant postulé pour l’aviation, je pris en décembre 1944 la direction de Nantes Château-Bougon par Landerneau, Rennes, Châteaubriant et arrivée à Nantes en pleine nuit puis à pied jusqu’à Château-Bougon.
Je précise pour l’histoire que « Surcouf » était une compagnie F.F.I. Sous le contrôle du mouvement « libération » reconnu à Londres, nous recevions nos ordres du P.C. installé au Plessis sur la commune de Laz, celui-ci était composé d’un officier français, d’un officier américain et d’un radio écossais.
Plus d’une centaine de messages furent transmis dans les deux sens entre Le Plessis et Londres, malgré les essais de détection effectués par l’occupant. Il faut aussi citer la rafle faite par les Allemands le 14 juillet 1944 qui regroupa tous les hommes du bourg dans la cour de l’école des garçons pour une fouille serrée. A la même heure, au café de Marie Bex à Pont-Triffen, encerclé par les Allemands, une mitrailleuse en batterie sur la porte, étaient retenus plusieurs clients parmi lesquels Pierre et Lambert Lescoat et moi-même.
Nous fûmes relâchés vers 18 heures après fouille et vérification des papiers d’identité qui avaient heureusement été falsifiés.
Il y aurait beaucoup d’autres anecdotes à raconter, ce sera pour une autre fois…

Louis BLANCHARD.

le 5 août 1944, arrivée des Américains de la 6ème division blindée, 212ème Régiment d’artillerie de campagne

lien vers le site des anciens du 212e régiment d’artillerie US (en anglais) qui cite son passage par Landeleau.

 
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EPILOGUE, La Commémoration du crash du Boot Hill survenu le 17 mai 1943

Le 11 mai 2003, 60 années après, Landeleau se souvient

Hommage à des aviateurs américains

Photos Lucine Jégat-Lallouet, Le Télégramme
En présence du sous-préfet de Chateaulin


 
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La stèle inaugurée à Kerampres le 11 mai 2003

Photo Louis Blanchard

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